Décès d’un homme intoxiqué: pas d’accusation.

Le DPCP ne portera pas d’accusation en lien avec un événement survenu à Terrebonne le 18 août 2021, lequel devait entrainer dans la mort un homme 13 jours plus tard.

Le 18 août 2021, à Laval, peu après 11 h 25, plusieurs appels sont faits au 911 concernant un homme qui a un comportement erratique.

Tenant des propos paranoïaques, il a tenté d’entrer dans les voitures de deux femmes avant de s’accrocher aux barres qui se trouvent sur le toit du véhicule de l’une d’elles.

Il est finalement montré dans un autre véhicule où prenait place un homme âgé pour prendre le volant.

Il a emprunté l’autoroute 640 Est a traversé le terre-plein pour se retrouver en sens inverse pour finalement perdre le contrôle et s’immobiliser dans le terre-plein.

L’homme est sorti de la voiture et s’est dirigé vers un premier camion sur lequel il est monté avant de se diriger vers un autre camion dont il a agressé le conducteur.

Il a ensuite couru ensuite vers un véhicule utilitaire sport (VUS) blanc qui circulait lentement et s’agrippe à la fenêtre, ce qui a forcé le véhicule à s’arrêter.

Il a tenté de s’y introduire puis est monté sur le capot et ensuite sur le toit. Il s’est mis à frapper à grands coups sur le toit ouvrant.

Voyant cette situation, plusieurs personnes sont intervenues spontanément encerclant le VUS.

Parmi elles se trouvait un policier de Saint-Eustache qui n’est alors pas en service.

Il s’est inquiété pour la sécurité de la femme dans le VUS ainsi que pour celle de l’homme et des autres personnes présentes dans le cas où des gens non formés en intervention tenteraient de le maîtriser.

Il s’est identifié comme policier auprès de l’homme et lui a ordonné de descendre du toit du VUS, sans succès.

Il a observé que l’homme a de l’écume à la bouche, qu’il est agité et qu’il tremble.

L’ensemble des témoins présents ont rapporté que l’homme tenait des propos incohérents.

À une reprise, il a menacé les personnes présentes de les tirer et fait mine de saisir une arme à l’arrière de son dos.

Sa menace n’a pas été prise au sérieux puisqu’il n’est vêtu que d’un chandail et d’un sous-vêtement, ce qui permettait de voir qu’il n’était pas armé.

Un autre citoyen présent va chercher une perche et s’en sert pour donner des petits coups à l’homme et ainsi le déstabiliser.

Éventuellement, l’homme s’est retrouve à genoux sur le toit du VUS.

Le policier l’a saisi alors un de ses bras.

Un citoyen a saisi l’autre bras et, du côté opposé du véhicule, des hommes ont saisi ses jambes.

Ensemble, ils l’ont font alors glisser vers l’arrière de la voiture et le déposent au sol.

Jamais l’homme ne s’est cogné ni n’a reçu de coups pendant cette manœuvre.

Le policier a appliqué alors un contrôle articulaire du poignet de l’homme et le maintient dans son dos.

Il a placé son genou sur l’épaule de l’homme, mais sans y mettre de poids.

Les autres membres de l’homme sont chacun maintenus au sol par des citoyens qui témoignent que l’homme a continué à se débattre, mais qu’il se calmera éventuellement.

Environ deux minutes après que l’homme ait été amené au sol, deux policières du Service de police de la Ville de Terrebonne sont arrivés en courant sur les lieux.

Dès qu’elles sont à proximité, un citoyen leur dit qu’il faudra une ambulance.

L’une des policières a menotté l’homme qui est mis en position latérale.

C’est alors qu’elle remarque qu’il a le teint très pâle, presque blanc, les lèvres bleues et le regard vide. Elle enlève immédiatement un bracelet de menotte et met l’homme sur le dos.

Une ambulance est demandée.

Les autres personnes encore présentes s’écartent.

Une policière a commencé les manœuvres de réanimation.

Elles a demandé un défibrillateur à un autre policier qui arrive sur les lieux.

Ils se sont relayés, avec d’autres policiers qui arrivent, pour les manœuvres et installent le défibrillateur dès qu’il est apporté.

Les manœuvres ont continué jusqu’à ce que les ambulanciers arrivent et prennent le relais, environ 20 minutes plus tard.

L’homme est amené à l’hôpital, où il est décède 13 jours plus tard.

Des tests conduits alors qu’il est hospitalisé ont permis de détecter la présence d’éthanol et de cocaïne dans son sang.

Compte tenu des informations fournies par l’hôpital, le pathologiste qui a conduit l’autopsie conclut que la cause du décès est une réaction fatale ou une intoxication à la cocaïne, compliquée d’un arrêt cardio-respiratoire et des complications de cet arrêt.

La presque totalité des événements a été filmée, soit par des caméras de surveillance, des caméras véhiculaires de camion, ou par des citoyens avec leurs téléphones cellulaires.

Les images captées confirment essentiellement la teneur des déclarations de l’ensemble des témoins ainsi que celles des policiers.